Test Uncharted 2 - PS3
En 2007, Sony Computer Entertainment nous a fait une belle surprise avec un Uncharted : Drake’s Fortune signé Naughty Dog. Nouvelle franchise exclusive à la PlayStation 3 dans la veine des Tomb Raider, celle-ci a su conquérir un certain public malgré des défauts bien présents. Toutefois, ses qualités ont eu raison des joueurs et c’est le plus logiquement du monde que ceux-ci attendaient avec impatience la suite. C’est donc deux ans plus tard que nous pouvons découvrir Uncharted 2 : Among Thieves. Mais le beau Nathan Drake a-t-il suffisamment d’atout pour séduire absolument tout le monde ?
Une aventure trépidante
Nathan Drake est de retour et les deux ans que les développeurs ont passés sur le développement de ce nouvel opus lui ont été bénéfiques. En effet, le scénario du jeu est plus mature que celui du premier volet et tout a été retravaillé pour proposer cette fois-ci une expérience vidéoludique de premier choix. Notre aventurier, penchant masculin de la chère Lara Croft, est sur les traces d’un trésor de Marco Polo. L’Histoire se joint à la fiction pour enrichir un scénario bien ficelé, quelque peu convenu pour certains, mais tellement bien raconté et rythmé qu’il en est tout bonnement passionnant. En plus de l’histoire qui est maîtrisée de bout en bout, le tout est saupoudré d’humour, de situations scabreuses, de passages intenses, de retournements de situation, etc. Lorsqu’on ajoute à cela une mise en scène du plus bel effet, des interprétations d’excellente facture, des doublages de qualité et un tout un travail sur les animations (dont les mimiques et la gestuelle), on ne peut que féliciter Naughty Dog pour leur travail. Le scénario est plaisant et immersif, c’est tout ce qui compte pour satisfaire un amateur de jeux d’action et d’aventure à la troisième personne. De plus, le principal défaut du premier opus, à savoir sa faible durée de vie, a ici été gommé. Même si la durée de vie va relativement varier selon le niveau de difficulté choisi et son aisance à progresser, il faut tout de même compter un minimum de huit à neuf heures pour les plus rapides pour en voir le bout et jusqu’à treize à quatorze heures pour les plus lents.Pour prolonger la durée de vie, il est même possible de partir à la chasse aux cents trésors disséminés ci et là dans les niveaux. D’autres bons points sont encore à distribuer puisque les développeurs ont décidé de mettre le paquet en ajoutant un mode coopération jusqu’à trois pour défier des vagues d’ennemis ou accomplir certaines missions et du multijoueur en ligne. Le premier est fort plaisant et permet de rajouter quelques heures au compteur avec des amis ou de parfaits inconnus tandis que le deuxième, que l’on pouvait envisager comme mode alimentaire, se révèle être une excellente surprise. Les paramètres sont variés, le jeu est toujours aussi beau, le lag n’est que rarement de la partie et les affrontements (jusqu’à cinq contre cinq) sont extrêmement plaisants. Le tout est supporté par un contenu satisfaisant, des cartes au level design ingénieux, un arsenal sympathique et varié, de nombreuses possibilités, des graphismes toujours au top, un système d’évolution et de nombreux modes de jeu comme du deathmatch et autre capture de trésor. Avec un solo passionnant, de la coop bien pensée et du multijoueur aussi bon que consistant, il n’y a pas de doute, le titre est complet.
Super Drake !
Nathan Drake est un aventurier accompli. Maniable et facile à prendre en main, il offre un contrôle total au joueur, ou presque puisque certains scripts restent assez visibles. Vif et agile, il s’accroche à tout ce qui dépasse et se déplace avec agilité. Les phases de plates-formes sont plutôt aisées, tant on sent l’assistance lors des déplacements, mais le level design est tellement bien pensé qu’on oublie ce petit détail ainsi que l’aspect dirigiste de l’aventure. On ne se concentre que sur son avancée, cherchant toujours un petit détail qui nous permettrait de progresser. Et quand on n’est pas à jouer les grimpeurs chevronnés, on essaie de résoudre des énigmes et autres puzzles. Ces derniers ne sont pas bien compliqués mais ils ajoutent un petit aspect réflexion bienvenu. Certains passages comme la lecture d’un carnet à l’aide du joystick (qui permet de tourner les pages pour le lire comme si on était Drake) font partie de ces phases qui sont immersives et plaisantes à défaut d’être compliquées. Le tout est en tout cas bien imbriqué dans l’aventure, surtout que les développeurs proposent un rythme de jeu maîtrisé à la perfection grâce à l’alternance de ces passages (parfois peu réalistes mais ô combien spectaculaires), à l’ajout de quelques QTE et à des gunfights et autres affrontements plus musclés que dans le passé.L’arsenal est varié, le système est plus dynamique, les attaques au corps au corps sont diverses et bien adaptées à la situation, les éliminations silencieuses mettent à profit certains aspects infiltration, les échanges de coup de feu sont très agréables et prenants et le système de couverture est toujours aussi efficace. Les situations étant en sus variées, il est toujours possible de les appréhender sous différents angles en essayant de prendre l’ennemi à revers par exemple ou en variant les plaisirs. L’intelligence artificielle alliée (en solo) étant de bonne facture, elle ouvre la voie à la diversité. Cette dernière peut ainsi mobiliser l’attention sur elle tout en restant en vie pendant que le joueur escalade quelques éléments du décor pour tirer les ennemis comme des lapins avec un peu de hauteur. Tout en parlant d’IA, il est bon de souligner que celle des ennemis est plutôt bien calibrée. Ils se cachent, tentent des manoeuvres d’approches différentes, essaient d’encercler les héros, bref ils réagissent d’une manière assez humaine même si au final la difficulté paraîtra assez basse pour les habitués du genre. La surprise et l’étourderie étant des données à prendre en compte, les développeurs ont tout de même mis en place un système de checkpoints qui assure de ne pas refaire de grosses portions de l’aventure en cas d’échec. Les points de passages sont bien placés, ce que les néophytes apprécieront fortement.
Mais les éloges ne s’arrêtent pas là puisque Naughty Dog a réussi un véritable exploit : sortir le plus beau jeu de la console. Superbe, magnifique et exceptionnel sont trois adjectifs qui lui vont comme un gant. Non seulement le titre est beau avec des textures travaillées et détaillées, des environnements relativement grands et des modélisations de très bonne facture, mais en plus il propose des couleurs vives, des animations fines, des mimiques réalistes et toute une gestuelle qui amincissent la frontière entre jeux vidéo et films. Divertissement de grande classe, il propose aussi des cinématiques superbes, des personnages attachants (même si certains manquent clairement de charisme), une bande sonore irréprochable et une intensité incomparable. Lorsqu’on sait en plus que le soft est parfaitement fluide et que bien des bonus sont à débloquer à tout moment (par achat), on ne peut que dire merci à l’équipe de développement, ni plus ni moins.