J'ai testé LittleBigPlanet



LittleBigPlanet est un projet signé Media Molecule qui a vu le jour il y a plus d’un an et demi. Après différentes présentations du jeu, les développeurs se sont rendu compte du potentiel du soft qui pouvait apporter un véritable vent de fraîcheur sur le monde vidéoludique en basant son principal atout sur l’implication de la communauté. Mais encore fallait-il réussir à l’attirer… C’est pour cela que les développeurs ont mis en avant le « héros » du jeu, une sorte de marionnette nommée Sackboy, dans différentes campagnes publicitaires, au point d’en faire une véritable mascotte associée à Sony et sa PlayStation 3. Un véritable tour de force qui a permis d’attiser la curiosité de tous les joueurs. Reste maintenant à voir si le jeu est vraiment à la hauteur de nos espérances…

Jouez…

Après une introduction qui donne de suite le ton, l’humour faisant partie intégrante de celle-ci, on fait connaissance avec son personnage, Sackboy. Avec un design des plus « choux », celui-ci est capable de charmer tous les joueurs qui en quelques minutes verront déjà l’ensemble des actions possibles à réaliser. Mis à part le fait de pouvoir faire ressortir des émotions de son personnage grâce à la croix directionnelle et la possibilité de contrôler le haut ou le bas de son corps grâce à la reconnaissance du Sixaxis ainsi que chaque bras de son personnage en combinant gâchette et joystick droit ou gauche, il faut bien avouer que le gameplay semble bien vite limité, celui-ci se résumant à changer de plan 2D sur une profondeur à trois niveaux, courir, sauter, pousser, tirer et s’accrocher à des objets. Mais c’est sans compter sur l’ingéniosité des développeurs…

LittleBigPlanet (LBP pour les intimes) propose un mode Histoire jouable en solitaire ou en coopératif jusqu’à quatre, même si cela nuit parfois à la lisibilité du jeu, qui nous emmène dans des univers divers et variés pour collecter des orbes, battre des records de temps, participer à quelques mini-jeux et collectionner tout un tas de stickers, objets et autres bonus réutilisables en mode création ou pour décorer les niveaux, voire débloquer des mécanismes pour continuer à avancer. Certaines parties des niveaux demandent même d’être au moins à deux pour pouvoir débloquer certains mécanismes et donc récupérer encore plus d’items. Force est de constater qu’il est possible de parcourir ce mode-là en un bon après-midi même s’il faut bien plus de temps pour tout explorer et récupérer 100% des objets qui y sont dissimulés. Il y a donc de quoi passer de bonnes heures sur le titre même s’il est difficile de véritablement le conseiller à un joueur qui ne possède pas de connexion Internet, ce dernier passant alors à côté de 90% du potentiel du titre.

Partagez…

Si le mode Histoire s’apparente à un bon jeu de plates-formes jouissant d’un level design de grande qualité, il faut bien avouer que la véritable force du titre de Media Molecule c’est l’implication de la communauté qui permet d’avoir un univers gigantesque en prolongeant la durée de vie à l’infini. En effet, dès lors que l’on se connecte, en plus de pouvoir jouer et communiquer avec des amis ou d’autres joueurs situés à plusieurs kilomètres de chez soi, on peut consulter toutes les créations de la communauté, les apprécier (les noter), mais aussi en profiter. Les productions sont bien entendu inégales mais reconnaissons que beaucoup de joueurs y ont mis du cœur. Et parfois (souvent), on tombe sur des niveaux qui révèlent toute l’ingéniosité dont ont fait preuve leurs créateurs. Il y a vraiment de tout et c’est un véritable régal que d’essayer de terminer certains parcours demandant une bonne dose de réflexion ou d’autres offrant simplement une belle balade ou encore de bonnes sensations de vitesse.

Et créez !

Mais pour pouvoir proposer des créations qui soient aussi originales, aussi complexes et surtout aussi variées, il faut passer par le mode de création qui fait notamment appel aux éléments récoltés dans le mode Histoire. C’est d’ailleurs là que l’on se rend compte que ce dernier ne sert finalement que de grand tutorial permettant d’engranger des bonus pour véritablement profiter de l’expérience de jeu. Armé de divers objets, autocollants et autres éléments décoratifs, on se rend donc sur une sorte de lune vierge offrant plusieurs espaces pour créer son propre niveau. Dans ce cas-là, il est possible de commencer avec un environnement totalement vide ou aux couleurs d’un thème déjà débloqué. Après quoi on utilise le petit menu contextuel qui apparaît lorsqu’on appuie sur le bouton « carré » de la manette. De là on peut sélectionner tous les éléments que l’on a récoltés, ces derniers étant classés par catégories pour faciliter les recherches et on dispose tout comme bon nous semble afin de remplir jusqu’à 100%, si on le souhaite, l’espace disponible. Avec en plus des outils appropriés, notamment une sorte de lasso, on peut très facilement copier et coller des éléments, les placer, etc. Cet éditeur de niveaux est fort bien pensé et son utilisation n’est pas bien difficile. Du coup, il suffit de faire preuve d’un peu d’imagination, voire d’essayer ses créations, pour proposer de véritables œuvres d’art ou des niveaux que l’on prendra plaisir à découvrir.

On note d’ailleurs que ce menu contextuel est disponible à tout moment et qu’il permet aussi de coller des autocollants pour débloquer des mécanismes, de coller des cœurs un peu partout, de personnaliser entièrement son Sackboy ou encore de recommencer en appuyant longuement sur le bouton « croix » afin de revenir, après une belle grimace, au dernier checkpoint rencontré. Le concept de base du jeu est extrêmement simpliste et, sans sa communauté, il ne serait plus qu’un vulgaire jeu de plates-formes offrant quelques énigmes fort sympathiques. Mais les joueurs ont bien répondu à l’appel des développeurs et ils rivalisent d’ingéniosité pour partager leurs productions et devenir populaires auprès des autres. Mais tout ceci a été rendu possible grâce au moteur physique du jeu qui est une vraie réussite. On regrette juste que le contrôle de son personnage soit assez approximatif, surtout lors des sauts. Ajoutez à cela une bonne dose d’humour, une voix française de qualité qui nous guide dans les méandres du titre, la possibilité d’introduire des photos de plus ou moins bonne qualité par le biais du PlayStation Eye et des graphismes léchés, secouez le tout et vous obtenez un titre enchanteur à l’univers tout ce qu’il y a de plus mignon. Même si certains peuvent regretter de ne pas pouvoir introduire leurs propres musiques ou autres, il faut bien avouer que la bande-son est d’excellente facture et que l’univers est vraiment merveilleux tel quel.

Ma conclusion

Même si LittleBigPlanet n’est pas exempt de défauts, reconnaissons qu’il faut y goûter pour découvrir toutes les saveurs exquises qui s’en échappent. Avec un aspect graphique léché, un design extrêmement charmeur, une bande sonore irréprochable et un éditeur de niveaux des plus performants, le titre de Media Molecule réussira à convaincre tous les joueurs désirant libérer leur esprit créatif. La communauté est bien présente et les joueurs rivalisent d’imagination et d’ingéniosité pour offrir des productions originales, diverses et surtout variées. En plus de tout cet aspect communautaire, nous avons le droit à un jeu de plates-formes fort sympathique avec un mode Histoire relativement court qui demande tout de même bien des heures pour récupérer 100 % des items cachés tout en essayant de battre des records. C’est mignon, c’est frais et avec une connexion Internet on peut pleinement profiter de l’expérience qui, sans cela, aurait été bien limitée. Le concept se résume en trois mots (Créez, partagez et jouez) qui reflètent bien tout l’intérêt du soft. Assurément un indispensable de cette fin d’année !